vendredi 15 novembre 2013

Renouveau contemporain d'une tradition ancienne

L'émail cloisonné, qui se distingue des autres formes de travail sur émail par une technique plus complexe, était très répandu au Moyen Age.
Malgré que beaucoup d'objets aient été détruits ou perdus au fil des ans, les exemplaires de cet art existant à ce jour témoignent d'une extraordinaire richesse.
D'entre les quelques foyers d'émail cloisonné restant au monde, la Géorgie est la seule qui peut se mesurer à la Byzance, ce qui a été en partie déterminé par les conditions géopolitiques et économiques en Géorgie.
La meilleure preuve de ceci, c'est les près de 200 chefs d'oeuvre d'émail cloisonné gardés au Musée d'Art Géorgien. Aucun autre musée dans le monde ne possède une collection aussi riche, qui comprend aussi bien des chefs d'oeuvre géorgiens que byzantins.
Les premières œuvres d'émail cloisonné restant à ce jour au musée sont datées du VIII siècle. Cet art atteindra le sommet de son ascension dans les XI-XII siècles. C'est dans cette période qu'est réalisé le célèbre « triptyque de Khakhuli». Les historiens d'art le nomment le petit musée, car le triptyque de Khakhuli réunit en lui-même des exemples d'émail cloisonné de différentes époques (VIII-XII siècles) et par là nous donne le moyen de retracer l'histoire de l'évolution du travail sur émail en Géorgie. Quant au visage et aux mains de la Vierge Marie représentés sur « l'Icône de Khakhuli », ils sont les exemples d'émail cloisonné les plus grands et les plus finement réalisés au monde... Le « Portail de Khakhuli », qui est un musée d'émail cloisonné en soi, peut se mesurer au Pala d'Oro vénitien.
Le XV siècle verra malheureusement une disparition de l'émail cloisonné géorgien - le dernier chef d'oeuvre en émail date de ce siècle. La technique unique de réalisation d'émail cloisonné a été oubliée au fil du temps et les savants considéraient jusqu'à ce jour qu'elle a ensuite disparu pour de bon.
Le travail sur émail était inexistant pendant des siècles. Un renouveau de ces traditions est observé dans les années 60 du XX siècle. Au cours des années 90 commence une évolution importante de l'art du travail sur émail.
Pour réaliser de l'émail cloisonné, on applique de l'émail sur une plaque de cuivre, d'argent ou d'or. L'émail, à la base, est vendu en forme de poudre. Il cuit à 800-900 degrés Celsius. La poudre fond et se transforme en une peinture de couleur uniforme, ressemblant à du verre. Le processus de cuisson est répété de 8 à 16 fois, dépendant de la qualité de l'œuvre. Chaque couche d'émail doit être bien séchée et cuite. Plus on met de couches et plus elles sont fines, plus l'œuvre sera polie et de qualité. Ensuite les couleurs sont travaillées sur une machine spéciale et l'œuvre est envoyée chez le joaillier pour être mise dans une monture appropriée.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire